23 mars 2022 : des boîtes noires dans les véhicules neufs
Les enregistreurs de données des évènements de la route ou EDR (appelés boîtes noires par similitude avec le monde aéronautique) seront obligatoires dans les nouveaux modèles de voitures à partir du 1er juillet 2022 en vertu du règlement du parlement européen du règlement 2019/2144 de l’Union européenne du 19 novembre 2019. Cela concernera les véhicules neufs (voitures particulières, utilitaires, camions et bus) commercialisées dans l’Union européenne. Les deux-roues ne sont pas concernés.
L’objectif est d’obtenir des données d’accident plus précises et plus détaillées ». Ces données sont destinées aux statistiques d’accidentologie, afin de mieux comprendre le comportement des conducteurs·rices et des véhicules dans les dernières secondes précédent le crash. Les Etats-Unis ont déjà adopté de ce type de boîte noire depuis 2012.
Des informations incontournables seront ainsi accessibles comme la vitesse du véhicule, le freinage, la position et l’inclinaison du véhicule sur la route, l’état et le taux d’activation de tous les systèmes de sécurité, le système eCall embarqué fondé sur le service 112, l’activation des freins et tout autre paramètre d’entrée pertinent des systèmes embarqués de sécurité active et d’évitement des accidents.
Si la boîte noire enregistrera en permanence, elle ne conservera que les données dans un court intervalle de temps avant, pendant et immédiatement après une collision . Ce devrait être les 30 secondes qui précèdent le déclenchement des coussins gonflables (airbags) et les quelques instants suivant le choc
Sinon, les informations sont effacées par les nouvelles et donc détruites. Des exigences strictes en matière de confidentialité des données ont été inscrites dans la législation. Les données ne sont pas utilisables pour suivre en continu les mouvements des véhicules.
Les données ne pourront pas être transmises, en direct, au constructeur ou aux assurances En revanche, en cas d’accident, les données anonymisées pourront être traitées par les autorités, mais uniquement pour mieux comprendre les accidents.
Commentaires :
Cette obligation consitue une avancée en matière de sécurité routière, à la fois pour mieux connaitre les circonstances de l’accident et pour mieux cerner notamment si une défaillance du véhicule est survenue. L’invasion des aides à la conduite dans les véhicules fait apparaître des risques de dysfonctionnement des systèmes informatiques. L’accident survenu à Paris par un véhicule Tesla en est une illustation. Le 11 décembre 2021, alors qu’un chauffeur de taxi parisien ramenait sa famille chez elle après un dîner au restaurant, sa Tesla Model 3 aurait soudainement accéléré puis heurté 21 personnes à Paris dont une personne décédera. Le chauffeur a d’ailleurs porté plainte contre le constructeur.
Hélas, ces enregistreurs risquent d’être peu utiles pour ce type d’expertise en raison de l'interdiction de récupérer des données contenant des informations de localisation, de date et d'heure à partir des appareils. Les informations sur le lieu, la date et l'heure sont pourtant essentielles pour les chercheurs en sécurité routière et les enquêtes approfondies sur les collisions, car, comme dans le secteur de l'aviation, les données peuvent être utilisées pour aider à analyser les circonstances d'une collision et pour aider à prévenir qu'une situation similaire ne se produise dans l'avenir.
Par exemple, sans les données de localisation, il serait impossible pour les chercheurs de déterminer sur la base des données de ces enregistreurs si le véhicule roulait à une vitesse inappropriée sur la route concernée.
Dans son récent rapport sur la sécurité routière, le Parlement européen a également demandé à la Commission «de veiller à ce que tous les éléments de données pertinents pour l'analyse approfondie des accidents et la recherche sur la sécurité routière (y compris le lieu, la date et l'heure) soient obligatoirement enregistrés et stockés.