La sécurité routière est un sujet présent dans l’actualité depuis plusieurs décennies. A mesure de l’accroissement de la circulation automobile, il est devenu un enjeu de santé publique. Depuis 1972, année record de la mortalité routière, la sécurité routière est devenue une politique publique à part entière. Cette politique s’est construite sur la base de nombreux travaux de recherche menés essentiellement par l’ONSER, devenu ensuite INRETS et plus récemment IFSTTAR.
A l’instar de la médecine, ces recherches s’appuient sur différentes spécialités donnant naissance à l’accidentologie (par analogie avec l’épidémiologie). La sécurité routière reste cependant une discipline jeune. Il n’existe aucune formation universitaire pour s’y préparer. L’expertise se construit « sur le tas » par ce travail épidémiologique sur les statistiques de l’accidentalité, par le décryptage de centaines de procès-verbaux, par l’observation quotidienne de la circulation, par la lecture et par le suivi et l’évaluation des mesures visant à remédier à certains dysfonctionnements.
L’expertise en matière de sécurité routière nécessite la maîtrise des connaissances acquises dans le domaine. Elle est rare. Or, à l’instar également de la médecine où chacun a un avis sur le mal qui peut le ronger ou peut ronger son voisin et son remède, la sécurité routière connaît autant de sachants qu’il y a d’automobilistes. Le phénomène s’est renforcé avec la montée en puissance de l’information des médias en temps réel et des réseaux dits sociaux, provoquant des polémiques souvent stériles.
Idées reçues, contre-vérités font foison dans tous ces supports de communication, y compris aussi parfois dans le cadre de la communication officielle. Une explication est que l’insécurité routière qui ressort de l’étude des accidents se distingue de l’insécurité subjective telle que les usagers peuvent l’apprécier ou la ressentir. Ces derniers ont une perception du risque déformée par une pratique quotidienne et le sentiment de pouvoir le maîtriser au mieux.
C’est pourquoi fort de plus trente ans de pratique dans ce domaine, il m’a semblé utile de tenter de rassembler sur ce site la connaissance sous la forme d’un A à Z, aucun manuel la rassemblant à ce jour. Je me permets également d’apporter mon avis de spécialiste du domaine sur les questions récurrentes à travers trois rubriques : idées reçues, contre-vérités et débats.
S’agissant d’un travail de longue haleine, le site s’enrichira progressivement, notamment grâce à vous en me sollicitant sur les questions que vous vous poser.
Christian Machu
Auteur du site
L’accident de la route n’est pas une fatalité. Le salut viendra des progrès de la connaissance.