Définition :
Au sens du Code de la route (article R 412-44 et suivant), les animaux doivent avoir un conducteur. Celui-ci doit respecter certaines règles de
circulation. Les animaux sont au sens du BAAC des obstacles mobiles. Ils sont considérés sans conducteurs et sont classés soit animaux domestiques, soit animaux sauvages.
Commentaires :
Les accidents d'animaux avec conducteur sont devenus très rares. Beaucoup moins rares sont les collisions contre des animaux sauvages ou
domestiques. Le BAAC en recense environ 150 par an dont une dizaine d'accidents mortels. Ce nombre d'accidents est très largement sous-estimé en le comparant à ceux issus du fond de garantie.
Depuis quelques années, il a été constaté un nombre croissant de collisions entre véhicules et gibier. Elles représentent plus de 5% des accidents matériels sur autoroutes. Ce phénomène s'explique par l'augmentation régulière des populations de cervidés (chevreuils principalement) et de sangliers. Ces populations utilisent des itinéraires de transhumances et colonisent de nouveaux territoires. Elles ont aussi de plus en plus la fâcheuse habitude de changer d'habitat, dérangée qu'elles sont par la vie humaine.
Ces collisions sont à l'origine de dommages matériels souvent importants. Dans environ 5% des cas, il y a des dommages corporels.
Les dégâts selon les espèces :
Sanglier Cerf Chevreuil
Cas où la
voiture est irréparable 45% 36% 8%
Cas où les
occupants sont blessés 4% 6% 2%
Part des
collisions par rapport 16% 8% 76%
l'ensemble des collisions avec du gibier
Saison à risque Avril/Mai Automne Avril/mai
Automne Automne
Chaque année, une cinquantaine de personnes seraient tuées dans ce type de collision si l'on tient compte des manœuvres d'évitement qui se terminent contre un arbre, dans un fossé ou un véhicule venant en sens opposé, situation non comptabilisée dans le BAAC.
Les lieux les plus exposés sont les routes en sous-bois ou en lisière de sous-bois quel que soit l'importance de la voie et y compris les autoroutes malgré la présence de clôture à gibier de plus de deux mètres de haut censée limitée les intrusions. Un gibier comme un sanglier recule en général devant aucune difficulté pour peu qu'il soit effrayé. Les périodes de la journée les plus propices aux traversées de ces animaux se situent tôt le matin ou entre chien et le loup le soir. Les périodes de l'année correspondent aux périodes de chasse où le gibier est dérangé et pendant les périodes de reproduction du printemps.
Une voie routière ou autoroutière constitue une coupure très préjudiciable à la vie des animaux sauvages. Ce sont des itinéraires permettant de se rendre vers un abri, un point d'eau ou un lieu de reproduction, qui se trouvent entravés par une route et son augmentation de trafic.
Bien souvent, ces animaux évitent de traverser au moment des pointes de trafic. C'est pourquoi ces accidents surviennent plutôt au petit matin sur les routes peu circulées. Dans bien des cas, l'animal sera effrayé et aura un comportement agressif. C'est particulièrement vrai pour le sanglier.
Ces accidents sont assimilables à un accident contre un piéton traversant une rue à la différence qu'ils se produisent en rase campagne à des vitesses élevées, voire très élevées sur autoroute et que le choc est généralement violant compte tenu de la masse des bêtes : plus de 100 kilos pour un sanglier. Dans bien des cas, la manœuvre d'évitement est impossible ou aléatoire dans son issue. Le freinage d'urgence s'impose dans la majorité des cas.
Les sections de route connues pour croiser une zone de passage habituel d'animaux sauvages font normalement l'objet d'une signalisation spécifique à l'aide du panneau de danger nomenclaturé A15B : passage d'animaux. Ce type de signalisation incite peu les automobilistes à ralentir par méconnaissance du danger potentiel.
Il n'existe pratiquement pas de littérature sur le sujet. Citons la note d'information Setra n° 25 (aménagement pour la faune sauvage) et 53 (collisions véhicules/grands mammifères sauvages).