Définition :
Une voie de circulation est la subdivision de la chaussée ayant une largeur suffisante pour permettre la circulation d'une file de véhicules (article R110-2 du code de la route).
Il existe des chaussées à une voie de circulation, des chaussées sans séparation à deux voies (une par sens), à trois voies (une dans un sens et les deux autres dans l'autre sens) à quatre voies (deux par sens), des chaussées avec séparation par un terre-plein central à une voie une voie, deux fois deux voies, trois fois trois voies et plus rarement quatre fois quatre voies.
Ces voies peuvent être matérialisées par des lignes longitudinales sous la forme d'un marquage blanc ou jaune si le marquage est provisoire. Une ligne continue indique une interdiction de franchir.
En marche normale, les conducteurs doivent utiliser la voie la plus à droite. Les poids lourds ne sont pas autorisés à circuler sur la voie la plus à gauche lorsqu'il existe trois voies ou plus dans le même sens
Une voie de circulation peut être exclusivement réservée à un usage. C'est une voie à circulation spécialisée. Cela peut être une bande cyclable, un couloir bus ou une voie pour véhicule lent. Cette réservation fait l'objet d'un arrêté de la circulation pris par le détenteur du pouvoir de la circulation.
Commentaires :
Du point de vue de la sécurité routière, un des critères importants d'une voie est sa largeur. Il n'existe pas de norme opposable en France définissant les caractéristiques techniques d'une route, à commencer par la largeur d'une voie.
Il existe en revanche des guides techniques depuis très longtemps pour les routes de la responsabilité de l'Etat : Autoroute et route nationale.
La largeur d'une voie de circulation standard sur autoroute et sur route nationale est de 3,50 mètres. Certains pays ont adopté sur les autoroutes des largeurs plus importantes allant jusqu'à 3,75 mètres.
La largeur de 3,50 mètres se retrouve dans beaucoup de routes départementales pourvues d'un marquage latéral et axial. Il existe aussi des routes départementales présentant une largeur de chaussée étroite d'à peine 5 mètres où il est difficile de se croiser.
En milieu urbanisé, les contraintes foncières conduisent à la construction de chaussée moins large. Dans ce cas, la largeur des voies de circulation est réduite à 3,25 mètres, voire 3 mètres. Ces largeurs sont également celles des voies se situant au droit d'un chantier. Dans d'autres cas, le maître d'ouvrage préfère supprimer la bande d'arrêt d'urgence. Ce qui est important dans ce cas, c'est que les véhicules de secours puissent passer, soit en utilisant la bande d'arrêt d'urgence, soit en passant entre les files de circulation.
En ville, la pratique a été pendant longtemps d'avoir des largeurs de voie également de 3,50 mètres voire plus dans des belles avenues. Afin d'inciter les conducteurs à rouler moins vite, les largeurs de voie sont maintenant souvent réduite à 3,00, créant un effet paroi favorable au ralentissement souhaité du flux de circulation.
Plusieurs problèmes de sécurité surgissent depuis quelques années. Le premier est en relation avec la largeur des véhicules. En deux décennies, la largeur des voitures de tourisme (y compris les rétroviseurs) est passée en moyenne de 1,80 mètre à 2,20 mètres. Quant aux poids lourds et autocars, leur largeur maximum est de 2,55 mètres à laquelle s'ajoute les rétroviseurs soit presque 3 mètres. Le second problème est la présence plus importante de deux-roues principalement motorisés qui circulent entre les files de circulation malgré son caractère illégal car considéré comme un dépassement.
Un décret récent expérimente la circulation inter file pour les deux-roues motorisés sur les autoroutes et voies rapides. Le décret stipule que la circulation inter-file s'effectue dans le respect des conditions suivantes :
1° L'espacement latéral entre les véhicules circulant dans les deux voies les plus à gauche d'une chaussée est suffisant ;
Sachant que la largeur moyenne d'une motocyclette y compris un rétroviseur est de 0,90 mètres, l'espace latéral disponible pour les autoroutes et voies rapides ayant une largeur de 3,50 mètres est de 1,50 mètre en considérant que chaque véhicule reste dans l'axe de sa voie. Pour une moto, il lui reste donc environ à peine 20 cm de part et d'autre pour passer entre les deux files de circulation en tenant compte que les motocyclistes évitent de rouler sur le marquage.
Du fait de cet espacement déjà insuffisant, le smotocyclistes incitent les automobilistes à serrer sur leur gauche ceux circulant sur la file de gauche et à serrer à droite ceux circulant sur la file de droite. Cette pratique n'est pas appliquée par les conducteurs de véhicule utilitaire et par les chauffeurs de poids lourds.
De cette analyse, il ressort que la remontée de file n'est praticable sans avoir pour l'automobiliste à dévier de sa trajectoire (et donc à effectuer une manœuvre perturbatrice, constitutive d'une faute en droit civile) que sur les voiries ayant des largeurs de voie confortables supérieures à 3,50 mètres.
La circulation inter file pour les motocyclistes est donc une pratique dangereuse et qui risque de le rester.