Définition :
La vigilance représente la capacité de l'individu à maintenir un niveau d'éveil de son système nerveux central qui le rende apte à accomplir l'activité qu'il réalise (source Comité des experts du CNSR - Rapport sur les défaillance d'attention en conduite).
Commentaires
La complexité de la conduite demande au conducteur un niveau de vigilance optimal. On distingue deux facteurs de dégradation de la vigilance au volant: Le premier est lié à l'individu, et au premier chef à la qualité de son sommeil. Toute privation de sommeil volontaire (fête ou autre), ou obligée (travail décalée par exemple) ou involontaire (apnée du sommeil et autres troubles pathologiques) impacte immédiatement la qualité de l'état vigile. On parle alors de somnolence au volant. D'autres facteurs provoquent également une dégradation de la qualité du sommeil : la fatigue physique et intellectuelle causée par les conditions de travail, par une activité sportive ou festive intense, ou par un temps de conduite trop long et la consommation de psychotropes (alcool, médicaments, drogues). Le second facteur de dégradation de la vigilance est la situation de conduite dans son caractère monotone et répétitif. L'effet de ce facteur est amplifié par la présence du facteur « sommeil », mais il peut être un élément déclencheur. C'est pourquoi les dispositifs d'éveil sur les bords de chaussée, obligatoires dans certains pays (cat's eyes au Royaume uni, bandes sonores dans les pays scandinaves) sont d'une grande efficacité.
Par ailleurs, les caractéristiques individuelles du conducteur -son âge, son état de santé, sa condition physique et son expérience de conduite - sont de nature à compenser ou à aggraver les effets d'une baisse de vigilance sur un trajet. On parle alors de perte de vigilance ou de défaut de vigilance, à ne pas confondre avec le défaut d'attention synonyme de distraction. Il est difficile d'établir l'importance de ce facteur dans l'accidentalité. Ces informations ne figurent pas dans la codification du bulletin d'analyse des accidents de la circulation (BAAC) et ne peuvent être estimées que par une analyse des circonstances de l'accident à travers la lecture des procès-verbaux d'accident, notamment des auditions.
C'est la recherche qui a permis de mieux connaître les comportements naturels du conducteur au-delà des spécificités du comportement « délictuel ». Elles ont mis en évidence que la tâche de conduite est une tâche très complexe, nécessitant la mobilisation de toutes les facultés physiques et intellectuelles du conducteur. Elles ont ainsi permis de préciser deux concepts fondamentaux : la vigilance et l'attention. L'évolution des conditions de déplacement des dernières décades a également accéléré l'intérêt sur ces questions. Ainsi, l'allongement des parcours sur des réseaux routiers monotones à faible trafic et à vitesse élevée a fait émerger des accidents dus à l'endormissement du conducteur (cas des autoroutes). Les progrès techniques comme la pose de revêtements silencieux ou l'insonorisation des véhicules ont certainement constitué un facteur aggravant ainsi que certains aides à la conduite. Inversement, l'augmentation des contrôles routiers (avec une densité de plus en plus grande des radars automatisés) a créé un facteur de mise en vigilance du conducteur.