Les mois de septembre



Septembre est un mois de transition entre l'été et l'automne. Il est donc comme le mois de mars un mois très météosensible, particuliérement en ce qui concerne les motocyclistes. Leur mortalité peut être compris entre 60 et 110 dans ce mois. Soit il fait beau et les moto circulent comme en été, soit le temps n'est pas beau et les motos sont mises au garage. C'est aussi le mois des derniers beaux week-ends où l'accidentalité peut rester importante. Septembre 2016 illustre bien cette situation en contraste avec septembre 2017.

Septembre 2021: Accidentalité contrastée en mortalité et blessés

Selon le baromètre de l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), 263  personnes ont perdu la vie sur les routes de France  métropolitaine en septembre 2021. Comparé au mois de septembre 2020, 3 personnes de moins ont été tuées, soit une baisse non significative de  -1 %. Il convient de noter que ce nombre en 2020 a été ramené de 275 à 266, occasion de rappeler que les données mensuelles sont des estimations avec une marge d'erreur de + ou - 5 %. Sur les trois premiers trimestres de l'année, la mortalité est en hausse de +6 % et en année glissante sur les 12 derniers mois, la mortalité routière reste en baisse de - 3 %.

Il était légitime de s'attendre en ce mois une remontée de la mortalité conjuguée avec la reprise progressive de l'activité et donc du trafic. Or ce dernier n'est qu'en légère hausse par rapport à septembre 2020 (de l'ordre de 5%). D'ailleurs, la mortalité de septembre 2021 reste inférieur de 15% à celle de septembre 2019.

En revanche, le nombre d'accident corporel et celui des blessés est supérieur. Il est même dans la moyenne haute des dix dernières années.

Le nombre d'accidents corporels enregistrés par les forces de l'ordre s'établit à 5 602 en septembre 2021, supérieur au résultat de l'an dernier (5 226 accidents, soit 376 accidents corporels de plus qu'en septembre 2020) ainsi qu'au résultat du mois de septembre 2019 (5 127 accidents, soit 475 accidents corporels de plus et une augmentation de +9 %). 6 965 personnes ont été blessées en septembre 2021, un résultat supérieur de +9% par rapport à septembre 2020 et de +10% par rapport à septembre 2019 : il avait été enregistré 6 386 blessés en septembre 2020 et 6 320 blessés en septembre 2019.

Ce constat ne peut véritablement s'expliquer, d'autant que les analyses, notamment par mode se font habituellement uniquement sur la mortalité. La mortalité piétonne en septembre 2021 est semblable à septembre 2019 mais plus élevée qu'en septembre 2020 avec 38 piétons tués. La mortalité cycliste pour septembre 2021, avec 21 cyclistes tués, est, en revanche,  très nettement inférieure à celle de septembre 2020 (16 tués de moins) et comparable à celle de septembre 2019.

La mortalité motocycliste, avec 60 tués, est inférieure de -15% par rapport à la moyenne de ces 5 dernières années. La mortalité des automobilistes est légèrement inférieure à celle de septembre 2020 et très inférieure à septembre 2019 : 114 automobilistes ont été tués en septembre 2021 contre 119 en septembre 2020 (soit 5 tués de moins) et 139 en septembre 2019 (soit 25 tués de moins).


Septembre 2020: la baisse de la mortalité se poursuit

Selon le baromètre de l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), 275  personnes ont perdu la vie sur les routes de France  métropolitaine en septembre 2020. Comparé au mois de septembre 2019, 35 personnes de moins ont été tuées, soit une baisse nonsignificative de  -11,3 %. Sur les trois premiers trimestres de l'année, la mortalité est en baisse de 20% et en année glissante sur les 12 derniers mois, la mortalité routière est en baisse de - 15,9%. Ces baisses de la mortalité sont évidemment historiques. Elles sont débutées avec le début de l'actualité de la pandémie en février. Elles se sont accélérées avec le confinement et se sont maintenues dans la période de déconfinement , certes à un degré moindre. Ces baisses sont en relation directe avec le volume de trafic quasi nul pendant la période de confinement puis reprenant progressivement dans le courant de l'été. Le fait que la baisse de la mortalité se maintient en septembre indiquerait que les français continuent de moins se déplacer au quotidien, sauf pour les déplacements en vélo. Ce mode connait un certain engouement résultant de la création de pistes dites coronapistes cyclables. L'augmentation significative de cette pratique se traduit automatiquement par une augmentation de l'accidentalité. Outre le volume de vélo, nous avons à faire à de nombreux débutants dans ce mode de déplacement d'un part et d'autre part à des pistes provisoires pas toujours de qualité et bien aménagés pour faire face aux conflits avec les autres usagers. Le couvre-feu décrété le 17ocotbre pourrait également avoir un impact sur le nombre d'accidents et leur gravité, les accidents survenant de nuit étant souvent plus graves

Septembre 2019: baisse non signficiative de la mortalité de 2,8%

Selon le baromètre de l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), 313  personnes ont perdu la vie sur les routes de France  métropolitaine en septembre 2019. Comparé au mois de septembre 2018, 9 personnes de moins ont été tuées, soit une baisse non significative de  -2,8 %. Sur les trois premiers trimestres de l'année, la mortalité est en hausse de 1% et en année glissante sur les 12 derniers mois, la mortalité routière est en baisse de - 1%.

Rappelons que doit être considédérée comme non significative une hausse ou une baisse comprise entre plus ou moins 5%, correspondant à la marge d'incertitude résultant de l'extrapolation faite pour raisonner selon la mortalité à trente jours

Cette baisse aurait pu être significative si l'on avait pris en compte uniquement les automobilistes, leur baisse de la mortalité étant de l'ordre de -12%. Septembre étant un mois météo sensible, cette baisse est "neutralisée" par la hausse de la mortalité de plus de 20% des deux-roues, usagers encore très présents sur les routes lorsque les températures restent clémentes.


La tendance générale à long terme reste pour l'instant instablle en légère hausse avec cependant un constat intéressant proposé par l'ONISR concernant une observation par type de réseau. Il met nettement en évidence qu'il y a une tendance à la baisse assez nette sur le réseau hors agglomération neutralisé par une forte hausse de la mortalité sur le réseau urbain (appelé le reste sur le graphe). De ce constat, l'ONISR en déduit un effet 80 km/h. La hausse constatée en urbain pourrait s'expliquait par une hausse de la mortalité des cyclomoteurs (+13,7% en 2018 par rapport à 2017) et l'apparition d'une mortalité liée aux EDP (pouvant être assimilé par les Forces de l'ordre à des cyclomoteurs bien que cette catégorie n'ont encore reconnue par le Code de la route a été introduite dans les fiches BAAC




Septembre 2018 : Sensible hausse de la mortalité en septembre de +8,8%

Selon le baromètre de l'Observatoirenational interministériel de la sécurité routière (ONISR), 323  personnes ont perdu la vie sur les routes de France  métropolitaine en septembre 2018. Comparé au mois de septembre 2017, 26 personnes de plus ont été tuées, soit une hausse importante de  + 8,8 %. Sur les trois premiers trimestres de l'année, la mortalité est en baisse de -5,4% et en année glissante sur les 12 derniers mois, la mortalité est en baisse de - 4,8%.

Cette hausse met fin à une série de cinq baisses consécutives, marquant une nette tendance à la baisse de la mortalité. Elle est surprenante dans la mesure où la baisse de la vitesse maximale autorisée à 80km/h sur les routes bidirectionnelles hors agglomération doit se concrétiser par une baisse mensuelle de la mortalité en moyenne de 10%. Il est difficile d'interpréter des variations mensuelles d'une année sur l'autre car de nombreux facteurs interviennent dans une sens ou un autre dont celui de l'effet calendaire (qui n'a pas joué) et celui relatif aux conditions météorologiques. Septembre est un mois particulièrement sensible comme en atteste cette dernière décennie. Avec une hausse de +30,4 %, septembre 2016 avait été et reste la troisième plus forte hausse enregistrée depuis 2002 (+31,7 % en juin 2009 et +30,5 % en mars 2014). Ce mois avait été un des plus chauds et des plus secs jamais enregistrés. Septembre 2018 a battu septembre 2016. Il n'est donc pas surprenant qu'il y ait une certaine hausse de la mortalité. Ces conditions météorologiques impactent fortement la composition et le  volume de trafic, en particulier celui des deux-roues qui circulent davantage. On remarquera ainsi que près de la moitié de la hausse de la mortalité de ce mois-ci revient aux motocyclistes (82 motocyclistes tués en  septembre 2018- 70 en septembre 2017, soit une augmentation de 18%).  Pour autant, on note aussi une très  légère hausse de la mortalité des usagers automobilistes (moins sensible aux effets saisonniers après 8 mois d'une baisse interrompue. L'évolution de cette mortalité est le marqueur le plus intéressant pour mesurer l'effet du 80 km/h bien que globalisée sur tous les réseaux, elle ne permet pas d'identifier son impact sur les routes concernées. Il faudra donc attendre les données consolidées et géo localisées des accidents début 2019 pour en savoir davantage.

Septembre 2017 : Baisse significative de la mortalité en septembre de -13,5 %

Selon l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), 289 personnes ont perdu la vie sur les routes de France métropolitaine en septembre 2017 contre 334 en septembre  2016, soit 45 tués en moins  (-13,5%). C'est la troisième baisse consécutive de la mortalité, soit pour ce troisième trimestre 60 personnes tuées en moins (-6%). Ce bilan encourageant efface un second trimestre qui avait connu  une hausse de +11% (89 personnes tuées en  plus). Au final, sur les neuf derniers mois, la mortalité est quasi stable avec -0,2%. Le dernier trimestre fixera le sort de la mortalité routière 2017. Après trois années consécutives à la hausse, il est légitime d'espérer enregistrer une baisse au  regard des mesures prises. Si elle survient, elle sera pour autant insuffisante pour atteindre les objectifs fixés. De nombreux facteurs conjoncturels viennent s'y opposer comme simplement le vieillissement de la population, la reprise économique ou encore les conditions climatiques qui expliquent en partie la hausse de +.9% de la mortalité des usagers deux-roues sur ces neuf derniers mois.

météo de septembre 2017 : frais avec une pluviométrie très contrastée. Ce mois de septembre a été marqué par des conditions automnales précoces, avec en milieu de  mois une période particulièrement agitée et beaucoup de fraîcheur.


Septembre 2016 : Forte hausse de la mortaloté de plus +30,4%

Selon le baromètre de l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), 335 personnes ont perdu la vie sur les
routes de France  métropolitaine en septembre 2016. Comparé au mois de septembre 2015 où l'on avait déploré 257 morts sur ces routes, 78 personnes de plus ont été tuées, soit une très forte hausse de +30,4 %. Sur les neuf premiers mois de l'année, le nombre de personnes tuées est en hausse de  -3,1 %, ce qui représente 76 personnes tuées en plus, par rapport aux  neuf premiers mois de l'année précédente. En année glissante sur les 12 derniers mois, la hausse est de à 4,2 %.

Avec une hausse de +30,4 %, septembre 2016 est la troisième plus forte hausse enregistrée depuis 2002 (+31,7 % en juin 2009 et +30,5 % en mars 2014). Certes, comme le souligne le communiqué de presse du ministère de l'Intérieur « cette hausse de la mortalité routière est à mettre en regard de la comparaison statistique avec un mois de septembre 2015 exceptionnel qui avait connu une baisse très forte du nombre de personnes tuées sur les routes, en partie en raison de conditions météorologiques très défavorables, marquées par
de fortes pluies et inondations ».
Pour autant, le communiqué se garde bien de comparer les mois de septembre 2016 et 2015 à celui de 2014, soit respectivement -17,3 % et + 5,7 %. Du point de vue météorologique et calendaire[ Pour mémoire, la comparaison du mois
avec le mois de l'année précédente peut varier  de + ou - 10 % en fonction des conditions météorologiques; l'effet calendaire (nombre de week-end et dates des vacances scolaires) intervenant à hauteur de de + ou - 6% et + 9%. Sur un an, l'effet calendaire est pratiquement nul et l'impact de la méteo est de + ou - 3 % (source: La sécurité routière en France -Bilan de l'année 2012 - ONISR - page 49)],
septembre 2014 et 2016 ont été assez similaires.  Seule l'évolution calculée sur les douze derniers mois a du sens : la mortalité s'élève à 3 537 personnes tuées. Il faut remonter à mars 2013 pour avoir un bilan équivalent. Au rythme de l'augmentation de 3% enregistrée
depuis janvier 2014, l'objectif de moins 2 000 personnes tuées ne sera pas atteint et nous nous acheminons vers un désastre  de plus de 4 000 personnes tuées !

Même si la Sécurité routière annonce « sa détermination à mettre en œuvre l'ensemble des mesures décidées en 2015, notamment celles prises par le Comité interministériel de la sécurité routière », il aura fallu deux ans au gouvernement pour réagir face à l'inversion de la courbe de la mortalité apparue en janvier 2014 et proposer des mesures qui ne sont pas encore opérationnelles et n'auront que peu d'effet à court terme.

Cet abandon de la politique de sécurité routière a engendré un relâchement dans les comportements des conducteurs, une désaffection pour la réalisation d'aménagements d'infrastructure, un retard  pour la mise en place d'ethylotest anti-démarrage et un arrêt des progrès  technologiques comme le LAVIA et la boîte noire.

Météo de septembre 2016 : record de chaleur et sécheresse


Septembre 2015 : Baisse significative de la mortalité de -17,4%

Le mois de septembre 2015 renoue avec une forte baisse de la mortalité sur les routes de France. Une baisse de -17,4% constitue une baisse significative par rapport au même mois que l'année précédente.

Difficile de trouver l'explication de cette baisse. Est-ce l'effet d'annonce d'un CISR en août ? C'est une hypothèse plausible dans la mesure où il a déjà été constaté ce type de réactivité sauf qu'aucune mesure n'a encore été dévoilée. Est-ce le bruit médiatique qui a suivi cette annonce ? C'est une autre hypothèse dans la mesure où il a été également  constaté qu'un fort bruit médiatique pouvait aussi avoir un impact positif sur l'accidentalité. Dans ce cas, le CISR se tenant le 2 octobre, il sera intéressant de voir si le mois prochain confirme ce mois de septembre.

Parmi les 55 vies épargnées par rapport à septembre 2014, on dénombre en réalité 70 vies épargnées parmi les usagers vulnérables (25 pour les piétons et 43 pour les motocyclettes) alors que l'on dénombre 22 décès en plus pour les usagers des véhicules légers.

Une partie des vies épargnées parmi les usagers vulnérables est probablement à mettre au crédit des conditions météorologiques nettement moins clémentes qu'en septembre 2014 mais cela ne suffit pas à justifier une baisse substantielle, notamment pour les motocyclistes.

On ne peut que se réjouir de cette baisse pour une catégorie d'usagers où il existe des marges de progrès importantes, sa mortalité n'ayant diminué que de 23% la dernière décennie.

Plus inquiétant reste l'inexorable hausse de la mortalité des usagers des véhicules légers, cet indicateur étant l'indicateur le plus pertinent pour mesurer l'évolution globale de l'insécurité routière. Avec 1787 personnes tuées sur les douze derniers, cette mortalité fait un recul de 30 mois (1798 personnes tuées en avril 2013).

A trois mois de la fin de l'année, le bilan de la mortalité est toujours à la hausse de +1,9% sur les neuf  derniers mois et de 2,5% sur les douze derniers mois. octobre 2015 et novembre pourrait décider de l'issue du bilan 2015 de la mortalité. En effet, ces deux mois devraient être favorables (ceux de 2014 ayant été particulièrement mauvais) et comblés largement ce bilan à la hausse. A défaut, décembre 2014 ayant été plutôt favorable, nous risquons d'enregistrer une seconde année consécutive à la hausse, ce que nous n'avions pas connu depuis plus de trois décennie.

Météo de septembre : température fraîche, alternance de temps sec et humide. Ensoleillement normal.


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