Bison futé

Définition :

Bison Futé est le nom donné à la mascotte du Ministère en charge de l'information routière pour délivrer les prévisions de trafic et les difficultés de circulation.

Commentaires :

En 1968, est né le Centre national d'Information routière sous l'égide de la Gendarmerie. Ce centre s'installe au Fort de Rosny-sous-Bois (93). Face à l'augmentation croissante de la circulation automobile et aux difficultés de circulation lors des vacances estivales, une année plus tard, les ministres de l'Intérieur, de la Défense et de l'Équipement-Transports décident de regrouper leurs moyens au sein d'une structure interministérielle chargée de recueillir, analyser et diffuser l'information routière marquant la naissance du Centre national d'Information routière (CNIR). Trois années plus tard, le Centre national se démultiplie en sept Centres régionaux d'Information et de Coordination routières (CRICR)  selon  le même modèle interministériel que le CNIR, respectivement  à Metz, Lyon, Bordeaux, Lille, Marseille, Rennes et Créteil.

Après les bouchons historiques en direction de l'Espagne pendant l'été 1975 (600 km de bouchons cumulés sur la RN10), et face à une forte mobilisation médiatique, le ministère des Transports décide de lancer une importante campagne de communication pilotée. Cette campagne est portée par une mascotte qui prend le nom de « Bison futé »,  clin d'œil à l'esprit indien.

Depuis cette année 76 et jusqu'en 2016, le CNIR diffusera sous le timbre de Bison Futé un calendrier des difficultés qu'il est possible de rencontrer sur la route des départs et des retours de vacances (de février, de Pâques, de l'Eté et de Noël ainsi que lors des différents ponts). Ce calendrier indique ces difficultés par une couleur, verte, orange, rouge ou noir. Avant chacun des week-ends concernés, le dossier de presse est envoyé aux médias pour rappeler ces difficultés et pour donner des conseils d'évitement, notamment au travers des itinéraires dits Bis et sa carte gratuite largement diffusé..

Au fil des années, les Centres d'information routière vont jouer un rôle important dans l'aide à la circulation des automobilistes en étendant leurs missions à l'information en temps réel, relayée par les médias, dont France Inter, radio historiquement sur ce créneau en s'installant à Rosny sous-bois. Les Centres et Bison Futé évolueront ensuite avec les progrès de la communication. En 1997, Bison Futé a son site internet qui s'ajoute au numéro de téléphone dédié. Ce site permet aussi de communier avec les professionnels du transport, le CNIR informant également sur les interdictions de circulation des Poids lourds.

Au début des années 2000, les Centres d'information jouent un rôle majeur lors de situation de crise impactant la circulation. Ces crises sont essentiellement des phénomènes météorologiques comme les inondations, des tempêtes ou de forts épisodes neigeux, mais d'autres évènements ont marqué comme l'éclipse total du soleil du 4 août 1999.

Dans les années 2010, les centres d'information se modernisent avec l'apparition de cartes en temps réel, puis celle d'une application mobile en 2016 pour les 40 ans de Bison Futé. L'information en temps réel sur l'Ile de France reste encore un service fiable sur le site de Sytadin

Le nouveau site Bison Futé simplifie la recherche d'information sur les conditions de circulation en temps réel et sur les prévisions de trafic, grâce à une nouvelle cartographie des perturbations actualisée en direct. Les automobilistes peuvent maintenant préparer leur déplacement grâce à l'application mobile Bison Futé qui leur donne l'information en temps réel et l'actualité des travaux en France métropolitaine.

Pour autant, l'image de Bison Futé s'essouffle pour plusieurs raisons. La première est l'apparition de concurrents dans le domaine de l'information en temps réel grâce à un système de communauté de conducteurs informant de la situation du trafic. Ces systèmes se sont révélés rapidement plus fiable que les remontées d'information données par les Forces de l'Ordre aux Centres d'information.

Une autre raison est l'image un peu éculé de la mascotte qui font que les médias se désintéresse petit à petit aussi de ses prévisions de circulation d'autant qu'il apparait que ces difficultés sont moins prévisibles à l'échéance d'un an. Des facteurs comme les conditions météorologiques peuvent fondamentalement déjouer une prévision. Par ailleurs depuis l'apparition des RTT, il y a eu aussi un plus grand étalement des départs et des retours de vacances.

Face à ce constat, les ministères ont décidé de fermer les Centres d'information en avril 2016, abandonnant l'information en temps réel et ne conservant qu'un service au transport pour continuer à produire des prévisions de trafic.

Pour autant les Centres d'information et le CNIR en particulier jouaient un rôle majeur lors des situations de crise et que la disparition de ces services pourrait être un lourd handicap en l'absence de leur capacité de diagnostiquer la situation, de mettre en œuvre des solutions pour les automobilistes et de coordonner les actions sur le terrain.

L'épisode neigeux survenu en ile de France le 6 février 2018 en est une illustration  Cet épisode a engendré de nombreuses critiques. Heureusement il n'y a eu à déplorer aucune victime de la circulation. On a  reproché aux autorités ne pas avoir su anticiper ces chutes et d'avoir insuffisamment informé les automobilistes. Pour autant, cet épisode n'était pas le premier en France en général et en Ile de France en particulier. Grâce aux Centres d'information, l'épisode de 2002 avait conduit la France à se doter de plans dit neige au niveau des régions. L'île de France est ainsi dotée d'un plan neige. La priorité de ces plans est surtout de bloquer en amont des chutes de neige les poids lourds susceptibles de se mettre en travers dans les pentes et de gêner l'intervention des saleuses. Les situations de crise récurrente ont également conduit à mettre également en place des alertes de vigilance météorologiques (vert /jaune/rouge) avec associées des consignes de sécurité pour la population et en particulier pour les automobilistes.

Quels furent les dysfonctionnements lors de cet épisode du 6 février ? Le premier fut que l'alerte de météo-France a été jaune alors qu'elle méritait largement le rouge, ce qu'aurait sûrement pu rectifier un spécialiste de la météorologie routière comme le CNIR en disposait. Le retour d'expérience des épisodes antérieurs aurait dû apprendre qu'au-delà de 5 centimètres de neige, la situation devient vite compliquée en Ile de France alors qu'il en serait autrement en région Rhône-Alpes par exemple, notamment parce que les automobilistes franciliens n'équipent pas leur véhicule de pneu hiver. Pourquoi le rouge n'a-t-il pas été dressé. C'est effectivement un choix difficile car il conduit à un blocage partiel de l'économie en interdisant la circulation automobile. Dans ces situations, les gestionnaires de la voirie font savoir au Préfet qu'il sera possible de s'en sortir et de maintenir le trafic. Le contraire serait pour eux comme un aveu de faiblesse et surtout vécu comme un échec. Difficile de prendre une décision pour les autorités préfectorales dans le sens du principe de précaution et par exemple de fermer par anticipation un axe routier majeur.

La seconde raison est passée inaperçue. Un reproche majeur fait sur cet épisode neigeux a été le manque d'information des automobilistes de la part des autorités. C'était oublié que les centres régionaux  d'information et de coordination routière (CRICR) ont été fermés le 1er juillet 2015 ainsi que le Centre National d'Information routière (CNIR).  Ce sont ces centres qui avaient jusqu'alors la responsabilité de coordonner la circulation en cas de crise de niveau régional et de communiquer vers les médias et les automobilistes. En cas de crise de niveau national, le CNIR prenait le relais.

A ce jour, il est difficile d'identifier quelle est l'entité de l'Etat qui gère les crises impactant la circulation d'autant que la direction historique qui supervisait les centres d'information, la DSCR pour direction de la circulation et de la sécurité routière a perdu en le C de circulation et ne s'appelle plus que DSR (direction de la sécurité routière). 


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