Définition :
La matrice GDE (pour Goals for Driver Education) est une démarche éducative permettant de structurer et de comprendre les compétences nécessaires pour apprendre à conduire un véhicule en sécurité. Cete matrice définit quatre niveaux hiérarchiques à trois dimensions.
Commentaires :
Cette matrice est plus connue sous le nom de matrice GADGET pour Guarding Automobile rivers through Guidance Education and Technology issue du rapport MERIT, premier rapport paru en 1999 produit par l'Europe se focalisant sur les compétences et l'apprentissage nécessaires aux futures conducteurs pour conduire en sécurité, à l'intention des enseignants de la conduite.
C'est un groupe de chercheurs de l'université finlandaise de Turku qui a proposé dans les années 90, ce modèle théorique de comportement lié à l'apprentissage de la conduite. Face à l'accidentalité des conducteurs novices constatés dans tous les pays, ils se sont demandé si la formation à la conduite était suffisamment efficace. Ils ont cherché à comprendre pourquoi les conducteurs réagissent différemment face aux mêmes situations afin de pouvoir adapter la formation à chaque individu, homme, femme, jeune, moins jeune, expérimenté ou novice. Tous les usagers de la route réagissent en effet différemment, selon leur mode de vie, leur rythme de vie, leurs influences, etc. En analysant ces critères, cette matrice permet d'adapter l'apprentissage de la conduite à chacun, pour qu'il se sente plus concerné pour mieux appliquer les principes de sécurité sur les routes.
Ces chercheurs ont pu constater que l'objectif généralement partagé entre enseignants et apprentis conducteurs étaient uniquement d'apprendre à manipuler le véhicule en vue de réussir l'épreuve pratique au premier passage. Cette approche reste hélas majoritaire d'autant que le discours officiel est de rendre le permis moins cher. Or apprendre à conduire ne suffit pas pour être un bon conducteur, il faut aussi apprendre à se conduire. C'est-à-dire à accepter de partager un espace avec plusieurs autres catégories d'usagers qui ont chacune des spécificités. Les universitaires ont compris qu'en matière d'enseignement de la conduite il fallait envisager l'apprentissage de la conduite dans son ensemble et pas simplement chercher à obtenir la maîtrise du véhicule. Ils ont également compris que le bachotage de l'épreuve théorique ne permettait pas de faire face aux situations de conduite rencontrées.
Leur recherche a abouti à la construction d'un enseignement bâti selon une matrice dite la matrice GDE. En théorie, cette matrice est intégré à la formation des conducteurs français depuis 2013 mais en théorie seulement dans bien des cas. Cette matrice comporte 5 niveaux sachant que les niveaux supérieurs influencent les niveaux inférieurs, que les niveaux supérieurs mettent des contraintes sur les niveaux inférieurs et que les deux niveaux inférieurs sont les plus simples à atteindre. Le premier niveau "Maniement du véhicule", correspond aux compétences de base pour manipuler le véhicule, comme utiliser la boîte de vitesses, le volant, contrôler la direction, la vitesse, etc.Le second niveau "Maîtrise des situations de circulation", correspond aux connaissances des règles et leur application. Le troisième niveau "Objectif de la conduite" rentre dans un contexte sociétal, quel est l'objectif de mon déplacement ? Le quatrième "Projet de vie" intègre le déplacement dans mon cadre de vie professionnel et personnel, les capacités de maîtrise de soi. Le cinquième et dernier niveau "Pressions sociétales", et plus globalement économiques et politiques, concerne l'environnement social et relationnel qui peuvent affecter la conduite.
L'objectif de cette matrice est d'aider les futurs conducteurs à prendre conscience que tous ces niveaux font partie des compétences nécessitant d'être aborder lors de la formation. Pour apprécier l'acquisition de ces compétences, il faut les confronter à trois dimensions : La première dimension "Connaissances et capacités" , c'est la maîtrise des savoirs et savoirs-fairenécessaires pour conduire son véhicule dans des conditions de circulation normales. La seconde dimension "Facteurs d'accroissement du risque" , c'est connaître les risques routiers et savoir les contrôler. La troisième dimension "l'auto-évaluation" permet à l'apprenti conducteur de mieux se connaître, d'évaluer s'il sait manipuler les commandes, s'il connaît la règle, s'il sait quel comportement adopter, s'il connaît les risques. Cette dimension permet également au jeune conducteur de définir s'il pense pouvoir être influençable et, si oui, comment peut-il y résister. Il est évident que l'examen du permis de conduire ne permet d'évaluer que les deux premiers niveaux.