Définition :
ZAAC (zone d'accumulation d'accidents corporels dénommée ausssi "points noirs") : Section de route où l'on recense un nombre anormalement élevé d'accidents corporels.
Commentaires :
Dans les années 1960, l'insécurité routière commence à émerger comme une préoccupation majeure. Les routes sont mal adaptées face à la croissance du trafic. Les politiques de sécurité routière qui n'existent pas encore en tant que telles, s'orientent vers l'amélioration des infrastructures. Afin de déterminer où il est pertinent d'investir en aménagement routier, il est mis au point la méthode de détection des ZAAC ou zones d’accumulation d’accidents corporels (ZAAC).
Ces zones, par définition, présentent un nombre d’accidents anormalement élevé par rapport à des zones équivalentes. L’indicateur qui sera utilisé est la densité d’accidents.
La France a ainsi menée sur le réseau des routes nationales une politique de traitement de ces zones dans les années 70 , pilotée par la DSCR lors de sa création en 1982.
Dénommés « points noirs », il s’agissait d’identifier et d’aménager des zones (sur la base d’un diagnostic issu de la lecture des PV accidents) présentant une accumulation d’au moins dix accidents corporels sur cinq ans sur une distance de 500 mètres ayant fait au moins dix blessés graves. Pourquoi dix accidents sur cinq ans sur 500 mètres ?, simplement parce que la simulation permettait d'obtenir un nombre de points à traiter compatible avec le budget d'aménagement disponible de l'époque. Plus de 1000 points noirs ont ainsi été identifiés et ont été traités à une fréquence d'une cinquantaine par an.
La France a mis fin à sa politique de traitement des points noirs au début des années 1990 en décrétant un peu rapidement qu'il n'y avait plus de zones à traiter.
Heureusement, la politique de traitement de la sécurité des infrastructures a été reprise par la direction des routes du ministère de l'Equipement qui avait repris ce domaine de compétence dans les années 1995. Cette direction fait évoluer la méthode pour prendre en considération la notion de sécurité des itinéraires plutôt que de zones ponctuelles.
Pour ce faire, l’indicateur qui sera utilisé est le taux d’accidents corporels. Les sections d’itinéraire retenues (pouvant aller jusqu’à plus de 20 km) étaient celles présentant un taux trois fois supérieur à un taux de référence national. Cette approche a été mise en œuvre dans le cadre des Plans Régionaux d’Aménagements de sécurité (PRAS) selon une méthodologie précise distinguant les types de voies.
La détection et le traitement de ZAAC reste une méthode efficace d’amélioration de la sécurité des infrastructures encore utilisée en Europe et sur les réseaux départementaux en France avec des seuils de sélection plus ou moins sévères ainsi qu'en agglomération où la fréquence des accidents est plus importante qu'hors agglomération. Les réductions d’accidents après traitement de ces zones sont souvent supérieures à 40% pour des coûts d’aménagements généralement inférieurs à 1M€.