Homéostasie du risque

Définition :

L'homéostasie du risque est une théorie issue des sciences humaines. Elle a été formulée par Gérard Wilde en 1982 dans un article paru dans la revue « Risk analysis ». Sa théorie repose sur celle des jeux. Elle part de l'hypothèse que, dans toute situation de la vie quotidienne, l'humain accepte d'encourir un certain niveau de risque dès lors qu'il peut en retirer un « gain » qui justifie cette prise de risque. 

 Il transpose sa théorie aux accidents de la route dans un article paru en 1988. Appliquée à la conduite automobile, il estime que dans une situation donnée, le conducteur peut entreprendre des actions plus ou moins risquées en fonction d'un gain potentiel (gagner du temps, par exemple, s'il est pressé). L'idée importante de la théorie de Wilde est le fait que ce rapport gain/perte (avantage à agir de la sorte/risque d'accident encouru) s'inscrit dans une relation d'équilibre: à tout instant, le conducteur ajuste ses comportements de manière à ce que le
risque estimé soit en conformité avec les gains attendus.

Commentaires :

La théorie de l'homéostasie du risque suggère qu'il peut exister des comportements de compensation. On parle aussi de conduite à risque constant. Venant conforter cette théorie, des études au moment de l'introduction de l'ABS dans les véhicules auraient mis en évidence que certains conducteurs, assurés de disposer d'un meilleur freinage, réduisaient leur distance de sécurité et/ou augmentaient leur vitesse. Cet effet n'est généralement pas durable pour ce qui concerne les équipements du véhicule. Ainsi, la généralisation de l'ABS a fait que le comportement de compensation s'est estompé. Il en a été de même avec la généralisation de la ceinture de sécurité.

Cette théorie (on parle aussi de modèle de comportement) semblerait se vérifier de façon plus durable lorsque le confort de conduite est amélioré (notamment celui du guidage visuel ou celui de roulement).

Ce modèle est souvent mis en avant pour freiner certaines mesures de sécurité routière. Toute mesure de sécurité serait alors vaine car la modification du comportement annulerait son effet bénéfique. Or, ce modèle ne saurait être considéré comme une règle générale. Ce serait d'ailleurs déduire hâtivement que tout conducteur a un comportement à risque, ce qui, heureusement, est loin d'être le cas. Certes, on
sait que les jeunes conducteurs hommes auraient plus ce type de comportement que l'ensemble des conducteurs. Ce constat expliquerait en partie la forte mortalité que cette population connait sur la route et ce quelle que soient les types de formation à la conduite reçus.

Il existe de nombreux modèles de perception du risque et de comportements à risque. On se rapportera à l'article de Claudine Diaz
« Comportements des conducteurs et modèles du risque. Celui de G Wilde en est un parmi de nombreux autres. Il existe ainsi un modèle dit d'évitement du risque.

Cette théorie revient dans l'actualité avec la généralisation des aides à la conduite dans les véhicules dont on méconnait pour l'instant l'effet réel dans la réduction de l'accidentalité.


Mise à jour le 01 mars 2018


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