Apprentissage de la conduite

Définition :

L'apprentissage de la conduite est défini par l'article R 211-3 du code de la route. Un certain nombre de conditions sont à remplir : avoir l'âge requis, détenir un livret d'apprentissage, détenir d'une autorisation préfectorale, être sous surveillance par un enseignant ou d'un accompagnateur, utiliser un véhicule équipé de rétroviseurs complémentaires et d'un dispositif de double commande selon l'article R 317-25. Un panneau placé sur le toit doit signaler aux autres usagers qu'il s'agit d'un véhicule d'apprentissage. L'élève conducteur doit aussi détenir un livret d'apprentissage. Le livret d'apprentissage précise l'ensemble des compétences à acquérir au cours de la formation.

Le contenu, la progressivité et la durée minimale de la formation sont définis par différents textes. Cet apprentissage est généralement dispensé dans des établissements d'enseignement de la conduite dénommés école de conduite ou familièrement auto-école. Ces établissements doivent satisfaire certaines conditions pour exercer, validées par un agrément préfectoral (code de la route article R 213-1 et suivant). Les enseignants qui y donnent les cours de conduite théoriques et pratiques ont une qualification professionnelle, le brevet pour l'exercice de la profession d'enseignant de la conduite automobile et de la sécurité routière (BEPECASER).

Les écoles de conduite sont tenues de dispenser un enseignement conforme à un programme national de formation prévu par la réglementation. La phase de formation initiale est composée d'une partie théorique (cours de code) sanctionnée par une épreuve théorique et d'une partie pratique (cours de conduite) sanctionnée par une épreuve pratique. Ces deux parties peuvent être organisées en alternance (arrêté du 22 décembre 2009).

La partie théorique de la formation doit comprendre : - des séquences de cours animés par un enseignant - des séquences de tests et entraînements à l'examen du code. Ces tests s'effectuent en général dans un local de l'école de conduite, au moyen d'un DVD mettant le candidat en situation d'épreuve théorique (réponses à des questions). À l'issue du test, une correction permet de lister ses erreurs. C'est la partie pratique de la formation.

La formation pratique doit comprendre un volume minimum de 20 heures de formation au volant, dont au moins 15 sur les voies ouvertes à la circulation - certains apprentissages initiaux pouvant s'effectuer sur une aire fermée, ou des pistes. En général, il faut davantage d'heures de conduite pour être prêt à passer le permis. La réglementation ne fixe pas le rythme des cours de conduite à prendre. Les écoles de conduite recommandent qu'elles soient rapprochées et régulières (par exemple, 2 à 3 heures par semaine) sans pour autant atteindre un rythme intensif. Les cours collectifs, où plusieurs candidats sont dans la voiture, sont permis. Mais seules les heures passées réellement au volant peuvent être décomptées et facturées comme heures de cours de conduite.  Les cours de conduite peuvent commencer avant l'obtention du code (épreuve théorique), la formation théorique et pratique pouvant se dérouler en alternance.

Commentaires :

Il n'y a pas de miracle. Conduire un véhicule est une activité complexe qui demande un minimum d'initiation encadrée par un professionnel tout comme apprendre à skier ou à jouer au tennis. C'est ce professionnel qui veille à l'acquisition des bons gestes et des bons comportements. C'est d'ailleurs le point faible de la conduite accompagnée qui amène l'accompagnateur (le parent le plus souvent) à transmettre sa pratique qui n'est pas forcément la bonne. On parle alors d'apprentissage anticipé de la conduite dit AAC

Ainsi, l'enseignement du code avec l'aide de DVD ou en e-learning doit être consolidé par une enseignement avec l'appui d'un professionnel.

Si la réglementation fixe un minimum de 20 heures de conduite, la réalité montre qu'il faut compter entre 30 et 33 heures pour avoir une chance d succès à l'examen en première présentation. C'est l'enseignant de l'école de conduite  qui est le mieux placé pour apprécier si les compétences du candidat sont suffisantes pour le présenter à l'examen.

En conséquence une bonne formation à la conduite a un coût. A tort, il est dit qu'elle coûte actuellement cher. Le coût moyen de 1200€ n'est en réalité pas exorbitant pour une formation qui doit prévenir des risques d'accident dont les coûts sont d'un autre ordre.

25% des accidents mortels impliquent un conducteur novice. Ce triste constat démontre que la formation actuelle est déjà insuffisante pour limiter les risques d'accident.  La tendance actuelle au niveau réglementaire serait plutôt de favoriser l'accès rapide à la conduite en sacrifiant la qualité de la formation. C'est une erreur qui pourrait dégrader le bilan de l'accidentalité dans les années à venir.


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